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20 mars 2014

Interview de Taylor pour Playboy (traduction)


J'aime la vidéo de Heaven Knows, c'est comme un flash back. C'est quelque chose que j'aurais pu voir sur MTV quand j'étais plus jeune. Peux-tu me parler un peu de l'histoire qui se cache derrière la chanson ?
Merci ! C'est ce que je cherchais à faire ! Je pensais à Smells Like Teen Spirit qui rencontre The Wall. On a filmé la vidéo en deux jours. Je l'ai co-dirigé avec Jon-J, qui est une nouvelle personne avec qui je travaille. En gros c'est un commentaire social à propos de ce qui se passe actuellement dans le monde, aussi bien que ce qu'il s'est passé dans le passé. Il y a beaucoup d'images & de métaphores, beaucoup de détails subtiles qui ne se remarquent probablement pas à la première vision du clip. Mais plus tu regardes les choses qui se passent en arrière plan, il y a tout dans la vidéo.

Ouais, je pense que c'est ce qui m'a plu. Avant, tu pouvais re-regarder des vidéos encore & encore, mais maintenant c'est juste un énorme budget & du porno qui fait de l'argent !
Ouais, ce n'est pas comme ça (rires). Il a été très réfléchi ! Je suis contente que tu l'aies remarqué.
Vous avez traversé tellement de galères afin de sortir cet album que vous devez être assez anxieux d'enfin le sortir. Est-ce qu'il y a une chanson en particulier que tu as hâte de sortir ?
Je suis excitée à propos de l'abum entier... donc toutes ? Si je devais en choisir une, en ce moment je dirais Sweet Things qui est définitivement l'une de mes favorites. On a joué Sweet Things lors de notre dernière tournée mais j'ai hâte que les gens entendent sa version studio. La chanson House On A Hill est assez épique. L'album entier est fait pour être écouté du début à la fin. Il y a vraiment des thèmes communs qu'on retrouve & il raconte une histoire que l'on peut recoller, donc c'est dur de choisir des chansons individuellement. Mais on a en effet traversé beaucoup de choses pour le créer & je pense que le temps qu'on a passé dessus se reflète dans l'album.

Tu as dit qu'il y a des thèmes récurrents dans l'album. Est-ce de cette manière que tu écris ? Ou écris-tu les choses séparément ?
Eh bien, en tant qu'auteur, en tout cas me concernant, tu écris tout le temps donc c'est en fait les chansons elles mêmes qui te dictent la direction que tu prends. Quand tu commences à écrire quelque chose, tu ne commences pas avec une intention, mais pendant que tu écris l'album on dirait que tu commences à naturellement développer & commencer à être créatif. Donc les chansons commencent à créer l'album & puis tu fais avec. Mais c'est le genre de choses qui est intéressante à propos des albums, ce sont des histoires. Cet album en particulier capture un moment précis qui est reflété dans nos chansons.

Quelques années ont passé depuis votre premier album, il doit surement y avoir de grosses différences entre Light Me Up & Going To Hell.
Oui & non. Il est fait de manière différente, plus mature. J'ai 5 ans de plus & j'ai voyagé à travers le monde, donc faire des tournées dans le monde entier a définitivement changé ma perspective, pas seulement à propos de ma vie privée mais à propos de tout le reste. Je pense que ça se reflète dans cet album. Il a l'air plus sérieux... Le fait est que je n'ai plus 15 ans donc il est plus sérieux ! (rires) Aussi drôle que cela puisse être, c'est la vérité. Les choses que j'écris maintenant sont plus réfléchies que lorsque j'avais 15 ans. J'en ai définitivement appris beaucoup plus sur le monde & je pense que tu peux l'entendre dans Going To Hell.

Tu as commencé à écrire quand tu étais très jeune donc c'est fou que les fans se fassent des tattoos de tes paroles !
C'est la chose la plus folle, & il y en a énormément qui se font des tatouages. J'en ai vu de plus en plus. C'est un gros engagement, donc tout ce que j'ai à dire est merci. Je dois faire attention à écrire des paroles assez biens pour que vous les aimiez 2 ans plus tard. Mais sérieusement, c'est un sentiment incroyable de savoir que j'ai créé quelque chose à laquelle les gens se sentent tellement connectés qu'ils veulent la faire encrer pour toujours sur leur corps. Ne vous faites pas tatouer mes paroles merdiques, ne vous faites tatouer que les bonnes ! (rires)

J'admire réellement ton attitude inébranlable quand on en vient à ton style personnel. A quel point penses-tu que la mode soit importante par rapport à la musique ?
Je pense que la mode & la musique ont toujours été entrelacées. Les groupes comme The Clash & The Beatles & Zeppelin ont tous aidé la mode pour aider les gens à comprendre leur musique  & leur son. Tu dois donner une image qui va avec ton son pour que les gens comprennent. J'ai une vision très directe & elle a tendance à changer & à évoluer, bien sur, quand je le fais, c'est toujours ma vision & si ça ne l'est pas je l'emmerde.

Tu recoies toujours des commentaires sur ta manière de t'habiller, plus récemment à propos de la cover de l'album Going To Hell. Pourquoi penses-tu que les gens font toujours toute une histoire à propos des femmes dans le rock & de la sexualité féminine ?
Je ne sais pas, pour être honnête, parce que je vois la putain de bite de Robert Plant quand je regarde les vieilles vidéos de Zeppelin & il n'a pas de tshirt... d'après moi il a été plus nu sur scène que je ne l'ai jamais été ! (rires) Mais c'est comme dans la mode : la sexualité fait partie de la musique, parce que la musique est concentrée sur toi même. C'est ton corps, c'est ton âme, c'est toi. Donc mon corps en fait partie. Concernant la cover de l'album, je pense que les gens l'ont un peu mal compris. Pour moi elle était destinée à être une sorte de pièce d'art iconique. Je n'ai pas mis mon visage sur la cover de l'album. Elle est sensée être à propos de la croix & faire une déclaration au sujet d'aller en enfer. Elle dit que je ne possède rien. Elle a été vidée de tous les biens personnels & matériels parce qu'ils sont inutiles. Tu arrives dans ce monde avec rien & tu quittes cette planète avec rien d'autre que ton âme. Pourquoi recouvrir cela avec quelque chose d'autre ?
& merde, soyons honnêtes, j'ai juste piqué la vieille photo de Pink Floyd & d'un album de Eric Clapton que j'adore. Mais, comme le dit Picasso, les bons artistes empruntent, les artistes géniaux volent. Donc j'ai volé & je l'ai réédité. Je veux dire, quand je regarde Eric Clapton "Was Here", je ne fais rien de nouveau. Je refais les choses d'une autre manière. Il y a seulement 12 notes, donc tout va être répété d'une certaine façon, tu dois juste créer ton propre truc & récupérer après ce que les gens que tu aimes ont laissé & essayer de créer quelque chose de nouveau à partir de ça.

(à terminer)